De plus en plus d`enfants obèses
L`obésité concerne 7 à 10% des adultes et 16% des enfants de 7 à 9 ans sont en surpoids ou obèses. Chez les enfants, le pourcentage augmente de façon alarmante depuis quelques années.
Comme dans la plupart des pays industrialisés, le nombre d`enfants obèses en France commence à atteindre des chiffres alarmants : 10% des enfants atteints, avec une augmentation plus inquiétante du nombre d`enfants "super obèses".
L’obésité chez l’enfant devient un problème majeur de la société actuelle notamment dans les pays en voie de développement. Il s’agit d’une situation qui doit être bien prise en charge pour éviter de nombreuses complications, mais qui peut très bien être traitée. Pour cela, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) veille à trouver les meilleures alternatives face à cette pathologie d’ordre nutritionnelle.Les raisons de l`obésité de l`enfant sont multiples :
génétiques ("héréditaires"), mais surtout environnementales (mode de vie, alimentation...) et certaines causes encore inconnues. La définition médicale actuelle de l`obésité ne requiert aucune connaissance scientifique particulière. Il suffit de peser (en kg) et de mesurer (en mètre) l`enfant à un Âge donné, et de reporter ces mesures sur les courbes de croissance du carnet de santé. Ces mesures permettent de se rendre compte d`un surpoids éventuel, non décelé jusque-là.
La prise en charge d`enfants obèses et "installés" dans leur obésité depuis longtemps demande beaucoup de temps, de patience et de volonté de la part de l`enfant et de sa famille, si bien qu`en termes de résultats, l`enfant, sa famille et le médecin sont souvent déçus. C`est la raison pour laquelle les mesures de prévention sont indispensables et permettront peut-être d`éviter des situations parfois dramatiques et souvent conflictuelles
Ces mesures de prévention passent essentiellement par la mise en place très précocement d`une éducation aussi bien des enfants que de leurs parents au plaisir de manger et à la convivialité - plus encore qu`à de simples règles de nutrition (lire le rôle des parents : restriction ou éducation ?).
Elles nécessitent également de prendre en compte toutes les dimensions de la manifestation que représente l`obésité et notamment la dimension psychologique, présentée lors de ces journées par le psychiatre et psychanalyste Didier Lauru.
La dimension psychologique
"L`enfant obèse encore plus que l`adulte porte le poids de l`autre, le poids symbolique mais aussi le poids des symptômes de l`autre, explique Didier Lauru. Mais surtout le poids de l`histoire de ses parents, de sa famille et de ses ancêtres, le fardeau de ses représentations morbides voire mortifères. Avant tout, c`est de cela qu`il faut soulager nos jeunes patients, pour qu`ils puissent accéder à un vrai désir de retrouver une enveloppe corporelle acceptable pour eux."
"L`enfant gros ou obèse devient insensible ou tente de le devenir par rapport au manque de l`autre, poursuit le spécialiste. Son propre manque est insoutenable et il colmate comme il le peut, sur le mode oral, par des ingestions répétées de nourriture. L`angoisse est ici, comme ailleurs, dans d`autres pathologies, le signal d`alarme. Mais l`angoisse surgit aussi quand le manque vient à manquer."
Croissance et puberté chez l`enfant obèse
La dimension physiologique est également essentielle : le développement d`un enfant, puis d`un adolescent, répondent à des mécanismes qui évoluent avec les modes de vie et d`alimentation. La nourriture est l`un des facteurs de cette évolution. Ainsi, on constate l`augmentation de l`obésité chez l`enfant, relevée aussi bien chez les garçons que chez les filles.
"Les enfants obèses présentent une croissance staturale accélérée associée à une puberté survenant plus précocement en particulier chez les filles dans un contexte d`avance de maturation globale. Sur le plan physiopathologique, il est probable que la leptine soit impliquée dans la mise en route de la puberté en plus de son rôle dans l`obésité. Et ceci de manière différente chez les garçons et les filles, explique le docteur Hélène Thibault de l`hôpital Necker enfants malades à Paris.
Il existe aussi un certain nombre d`arguments pour penser que la graisse viscérale est un déterminant important des facteurs de risques alors que la graisse sous-cutanée ne constitue pas un facteur de risque voire est peut-être un facteur de protection. Ainsi, les jeunes filles présentant une obésité de type androïde sont plus à risque de développer une dystrophie ovarienne polykystique (PCO) (une pathologie source d`infertilité et de complications cardio-vasculaires) avec une hyperandrogénie et des troubles des règles."
Description de l'obésité chez l'enfant
L'obésité se définit comme une accumulation de la graisse corporelle sur le corps qui est considérée comme une pathologie et qui peut être néfaste à la santé. Elle peut être déterminée par l'Indice de Masse Corporelle (IMC) ou Body Mass Index (BMI) qui correspond au poids par rapport à la taille au carré, en Kg/m².
Selon l'OMS, pour un IMC supérieur ou égal à 25, il s'agit d'un surpoids. Pour un IMC supérieur ou égal à 30 en revanche, il s'agit d'une obésité.
Le pourcentage de masse grasse est en fonction de la croissance ce qui explique qu'il faut considérer l'âge chez le cas d'un enfant. Son IMC doit être reporté sur les courbes de référence de son carnet de santé, courbe de l'IMC qui évolue en 3 phases :
- Avant 2 ans, il est rond et joufflu, la corpulence augmente
- Après 2 ans, cela diminue et l'enfant peut même sembler maigre à 7 ans
- Vers 8 ans, cela s'accroît de nouveau et peut se remarquer avant 5 ans pour un enfant obèse ou qui risque de l'être.
Les symptômes
L'obésité chez l'enfant peut provoquer des problèmes de la peau tels que mycoses, troubles de l'articulation ou troubles du sommeil qui peuvent ensuite entraîner un retard scolaire. De manière générale, les variations de poids à cet âge impliquent que cette pathologie est généralement définie à partir du calcul de l'indice de corpulence ou l'IMC.
En fonction de l'âge, elle permet d'obtenir des courbes de référence permettant d'évaluer son statut pondéral. En France, le cas se présente pour un IMC 97è percentile et le surpoids pour un IMC 90è percentile.
Les remèdes
Parmi les remèdes, il y a les traitements médicamenteux notamment par la sibutramine qui inhibe la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Il y a aussi le Xénical qui empêche une partie de l'ingestion de graisses dans les aliments. Il agit comme inhibiteur de l'ingestion de cette masse graisseuse pour ainsi aider à en éliminer 30g d'où 300 calories. Une recommandation, toutefois : elle présente des effets secondaires.
Quoi qu'il en soit, les préventions sont indispensables chez les enfants, une mesure qui consiste à éviter de prendre du poids en excès qui ne dépend pas de sa croissance. Les résultats sont plus probants chez eux que chez les adultes, car ils sont plus sensibles à l'alimentation, aux changements du rythme de vie, aux efforts physiques, etc.
Il est donc impératif de mesurer annuellement leurs poids et leur taille afin d'obtenir la courbe de corpulence puisque l'interprétation aide à déceler les risques.